Les Rejetons

Abattage chaotique brisant la trame même du Royaume des Légendes, la Guerre de 14-18 provoqua la cavale sans retour des populations elfes, orques, naines et gnomes vers le monde des Humains.

Rejetons perdus dans une modernité qui ringardise la féerie, on leur attribua par dérision les sobriquets de Pointus, Gravos, Galibots et Nabots. Les mystérieux Dahus complétèrent un peu plus tard la liste moqueuse.

Les Pointus

Les méquesses et les mecs pointus sont des perches bien balancées de plus ou moins deux mètres, à l’hygiène irréprochable. Individus arrogants et hautains, ils tolèrent le reste du monde vivant comme on tolère une huître tiède un soir de réveillon. 


Les Gravos

Le Gravos tient du néandertalien plus que du gigolo de la Porte de Pantin ; la Gravos tient de Berthe Bérurier plus que de Brigitte Bardot. Outre leur taille et leur corpulence bien balèze, leurs paluches grande taille et leurs oreilles de hyène, les Gravos arborent à la mâchoire inférieure des chicots de compétition longs comme le pouce. Leur peau vert-pisse est parfois recouverte d’une toison de poils noirs, sordides nids à morbacs qui rendraient jalouse Madame de Sévigné elle-même.


Les Galibots

Le spécimen galibot est mastoc, court sur pattes et pas plus grand qu’un lardon de fin de primaire. Il a gardé de ses terres natales une voix rocailleuse aux échos d’un autre siècle. Son sens de l’équité, très apprécié, a pour corollaire un entêtement maladif propre à échauffer les oreilles. 


Les Nabots

Les Nabotes et Nabots ressemblent à des enfants tordus d’un mètre de haut qu’on aurait affublés de grandes oreilles pointues. La couleur excentrique de leurs cheveux en pétard annonce des caractères vifs et querelleurs qui ne s’embarrassent pas d’hypocrisie. Deux grands traits illustrent ces individus : une passion déraisonnable pour leurs créations ainsi qu’une profonde loyauté pour leurs commanditaires et mécènes.


Les Dahus

La physionomie dahue se différencie de celle des humains par la présence de deux cornes proéminentes qui lui donnent des allures de démons. Ce sont des créatures très réceptives à la magie et aux arts, et qui possèdent l’énervante capacité d’ignorer nos emmerdements existentiels.